SAAL
Société académique d'architecture de Lyon
Prix 2025, Société Académique d'Architecture de Lyon
La Société Académique d’Architecture de Lyon (SAAL) a organisé un concours désormais annuel ouvert à tous les élèves architectes inscrits à l’ENSAL.
Par ce concours, la SAAL souhaite poursuivre sa mission d’origine sur l’histoire de la ville de Lyon et confirmer ses liens privilégiés avec les étudiants en architecture.
L’objectif est de recueillir chaque année des regards d’une génération sur la ville, comme témoignages de son identité et de ses mutations. Cinq photos et un texte portant essentiellement sur le bâti et l’espace public, permettent ainsi aux participants au concours de livrer leur vision de la métropole.
Le prix est doté par la Mutuelle des Architectes Français (MAF).
Le prix a été attribué par un jury constitué d’universitaires, d’architectes, de photographes.
Les réponses des candidats sont destinées à intégrer les fonds photographiques de la SAAL et des Archives municipales de Lyon.
Elles sont exposées du 10 septembre au 18 décembre 2025, aux Archives Municipales de Lyon
1, place des Archives - 69002 Lyon - EXPOSITION GRATUITE
La SAAL a organisé un concours de photographies richement doté et ayant pour but d’inviter les élèves architectes de l’École Nationale d’Architecture de Lyon (ENSAL) à livrer, à partir d’un texte court et de 5 photos, leur vision de la Métropole. La SAAL visait ainsi à stimuler leur regard artistique et leur capacité à interpréter l’espace urbain à travers leur objectif. Cette année, bien que la participation ait été lassez imitée (8 candidats), les projets reçus ont révélé une grande diversité d’approches et de sensibilités.
Le jury a particulièrement apprécié le projet de Kamila NAAMAOUI « Lyon sous mes pieds » invitation à regarder là où le regard ne se pose jamais, comme elle l’exprime dans son texte de présentation. Son travail se distingue par une remarquable cohérence entre le texte d’accompagnement et les photographies proposées.
Les cinq vues emblématiques de Lyon présentées ont été prises au ras du sol sous une perspective qui invite à découvrir la ville sous un angle inédit. Ces points de vue révèlent l’ancrage des constructions dans leur environnement immédiat, soulignant l’importance du rapport entre le bâti et le sol. Ces images offrent une lecture sensible de Lyon mêlant une approche technique maitrisée à une belle sensibilité artistique.
Comme un architecte doit savoir prendre un parti clair dans la conception d’un projet, la photographe-auteur a démontré ici sa capacité à exprimer un point de vue singulier et affirmé.
Le jury félicite Kamila NAAMAOUI et lui attribue à l’unanimité le premier prix du concours.
Gilles Aymard , photographe et architecte, président du jury.
On regarde souvent la ville vers l'horizon ou vers le ciel — vers ses façades, ses toits, ses silhouettes. Mais j'ai voulu observer Lyon autrement : à hauteur de sol, là où la ville commence vraiment.
Cette série est née d'un geste simple : ralentir, s'abaisser, prêter attention. Mon regard s'est posé non sur les formes architecturales, mais sur leurs traces. Sur ce que l'on foule sans y penser. J'ai photographié des textures, des matières, des fragments : des surfaces usées, humides, fissurées — ce que j'appelle la peau de la ville.
Ce point de vue rasant crée une tension subtile : au premier plan, la matérialité du sol — rugueuse, imparfaite, vivante ; en arrière-plan, souvent floue, se dessine l'ombre d'une architecture emblématique. La passerelle du Palais de Justice, les colonnes du tribunal, les pierres de Saint-Jean apparaissent comme des repères lointains, presque mentaux.Comme une peau, le sol de Lyon garde en mémoire les passages, les saisons, les blessures du temps. Il révèle une ville sensible, vulnérable, parfois rugueuse, parfois douce. Une ville qui se raconte sans monuments, sans perspective frontale — mais par ses creux, ses plis, ses cicatrices.
La série “Lyon sous mes pieds” est une invitation à se rapprocher, à regarder là où le regard ne se pose jamais. Une manière d'approcher la ville non plus par ses hauteurs, mais par ses fondations sensibles. Avant d'être verticale, la ville est une surface que l'on traverse. Une peau vivante, sur laquelle nous laissons nos empreintes.
Kamila Naamaloui